Avec ses 1,98 m, on avoue, il nous impressionne. Mais l’entraîneur de l’USTours Rugby Thibault Dubarry est un gentil, comme la plupart des joueurs de rugby ! Arrivé à Tours il y a trois ans pour jouer sur le terrain, il est rapidement devenu coordinateur technique du club tourangeau, sans l’avoir planifié longtemps à l’avance. Un peu comme le reste de sa vie, finalement ! « On pourrait dire que j’ai débuté le rugby presque par hasard ! Mon père jouait pour s’amuser avec des copains, et mes parents ont pensé que ça pourrait me canaliser un peu car j’étais du genre turbulent ». Un choix gagnant puisqu’à l’âge adulte, Thibault a joué pour plusieurs grands clubs français comme Brive, Biarritz et le Racing Club 92.
Mais là encore, tout s’est fait très progressivement car le Thibault enfant ou ado ne rêvait pas de haut niveau : « Je ne savais même pas qu’il y avait un championnat de France ! Pour moi, jouer à Tours où je suis arrivé quand j’avais 15 ans, c’était déjà le top ! Ce n’est qu’à 17 ou 18 ans que j’ai commencé à m’intéresser aux clubs où je pourrais être pro ».
Il faut penser à l’avenir
Loin des joueurs de football qui gagnent des millions d’euros, les rugbymen professionnels gagnent bien leur vie (entre 10 000 et 50 000€ par mois selon les clubs), mais ça ne suffit pas à vivre les trente ans qui restent entre la sortie du terrain et la retraite ! Avec quatre opérations des épaules pendant sa carrière, Thibault Dubarry a préféré quitter le terrain avant de trop s’abîmer, à l’âge de 31 ans, mais il avait déjà réfléchi à son avenir.
Si l’architecture le tentait après le bac, l’emploi du temps n’était pas compatible avec le rugby de haut niveau. En parallèle de sa carrière de joueur, il a donc étudié pour décrocher les diplômes d’entraîneur et de prof de sport. Après avoir testé ce deuxième métier, il est revenu vers le premier en devenant coordinateur technique de l’US Tours. Il coordonne l’équipe d’entraîneurs, où chacun a sa spécialité, et met aussi en place un plan de formation qui concerne les équipes des moins de 16 ans, moins de 18 et seniors « pour que tout le monde progresse par étapes, et que l’on partage le même vocabulaire et la même vision du rugby ».
Mais ce n’est pas fini. Quand il aura atteint l’objectif de monter en Division 2 et stabiliser l’équipe, Thibault Dubarry se voit bien reprendre des études pour exercer un métier complètement différent… Il lui reste encore un peu de temps pour décider lequel !
Portrait par Emilie Mendonça, publié dans Fritz nº66.