« Certains skateurs sont venus de la ville du Mans pour l’inauguration ! » Antony Vinciguerra, de la mairie de La Riche, est encore étonné du succès de l’inauguration du nouveau skatepark de la ville de La Riche. Ce samedi 21 septembre, il y avait de l’animation sur place. Des DJ pour la musique, des danseurs, et des démonstrations de skateboard. La ville a en effet voulu mettre à l’honneur la culture qui peut entourer le monde du skateboard.
La culture du skate
Né dans les années 1950 en Californie, le skateboard s’est en effet développé non loin de la communauté des surfers. Et dans les deux cas, sur l’eau ou sur roulettes, se déplacer en glissant a été associé à des modes de vêtements ou de musique. Côté look, tu connais sans doute les baskets de la marque Van’s. Leurs grosses semelles permettent de mettre le pied au sol pour freiner, sans tuer sa chaussure en une seule après-midi de pratique ! Les skateurs ont aussi des jeans assez amples. Le skateur Thierry Mondamert, ancien champion de France de 52 ans, rappelle en effet que « la culture du skate passait aussi par les jeans, épais et donc pratiques pour éviter les égratignures lors des chutes, et des sweats à capuche, qu’on ne trouvait pas facilement à l’époque ! » Quant à la musique, le skate a surtout été accompagné par le rock.
Et il n’y a pas que ça dans la culture du skateboard : le respect et l’entraide sont aussi des valeurs super importantes. Il n’y a qu’à se souvenir des Jeux Olympiques de Paris 2024. Pendant les finales, quand un concurrent sortait du « bowl » (le skatepark avec toutes ses bosses où les athlètes roulent et s’envolent dans les airs), ils se tapaient dans la main, se prenaient dans les bras, se félicitaient ou s’encourageaient. L’esprit d’équipe même dans un sport en solo, ça fait envie !
Où faire du skateboard en Touraine ?
Cependant, pour faire du skateboard en Touraine, ça n’est pas si simple. Déjà, pour acheter une planche, il faut bien chercher, car les magasins spécialisés ont fermé il y a quelques mois. Thierry Mondamert vend des planches à Chambray-lès-Tours, et sinon, direction Décathlon.
À Tours, cela fait longtemps que les skateurs se plaignent des installations de l’île Simon. Le béton vieillit mal, ça abîme les planches et leurs roulettes. À Joué-lès-Tours il y a le skatepark des Bretonnières : les skateurs expérimentés le trouvent un peu trop petit (tout comme à La Ville-aux-Dames). A l’île Bouchard c’est l’ancienne piscine qui a été transformée, le look du lieu est assez fun ! A Esvres-sur-Indre ou Beaumont-en-Véron, même souci sur la taille et la qualité du parcours pour les skateurs passionnés. Au final, pour Thierry Mondamert, l’Indre-et-Loire est l’un des départements les moins bien équipés de France, avec des parcs inadaptés à une pratique sportive.
Est-ce que le problème ne serait pas là ? Les municipalités considèrent-elles le skateboard comme un vrai sport ou comme un loisir du dimanche ? Il faut espérer qu’avec le skatepark de 1200m2 à Bléré, et les 900m2 de La Riche, les choses vont changer !
Plus d’infos : skate en ville, attention !
Officiellement, à Tours, pas le droit de circuler en skateboard dans la ville, à cause d’un vieil arrêté municipal. En règle générale, si tu souhaites te déplacer en skateboard dans une ville, tu es considéré comme un piéton. Le code de la route nous indique donc que c’est sur le trottoir qu’on roule à skateboard, en respectant les mêmes règles que les personnes qui sont à pied. Il faut aussi respecter les feux et traverser sur les passages piétons. Tout ça en faisant attention à ne pas bousculer les passants, évidemment !
L’avis du pro
Ancien compétiteur, Thierry Mondamert enseigne et partage aujourd’hui sa passion, après avoir travaillé chez des fabricants de planches ou de skateparks. Son avis sur les skateparks en Touraine :
« La plupart des skateparks en Touraine sont trop petits, mal conçus, voire même dangereux. Pour les jeunes qui débutent, cela peut suffire. Mais ce n’est pas adapté à une véritable pratique sportive. Le skatepark idéal est celui qui correspond aux normes fédérales, pour pouvoir accueillir des compétitions régionales ou nationales. Jusque récemment, en région Centre Val de Loire il fallait forcément aller à Châteauroux pour les championnats régionaux. Mais avec le skatepark de Bléré, ou celui de Montargis dans le Loir-et-Cher, cela pourrait changer. »
À savoir : skate aux J.O. ou à la maison, même pas mal ?
Si le skateboard est né dans les années 1950, ce n’est qu’à Tokyo, en 2021, que c’est devenu un sport olympique ! Maintenu en 2024, la discipline sera à nouveau au programme à Los Angeles en 2028. Deux épreuves au programme : le street et le park, avec leurs figures acrobatiques souvent impressionnantes. Mais avant d’arriver à cela, il va falloir s’entraîner !
Clément Fudala, président de l’association Riding de Bléré, nous explique en effet que « le skate est plein de difficultés techniques. Pour atteindre un bon niveau, c’est difficile, et il y a des chutes où on peut se faire mal. »
D’ailleurs, même aux J.O., les participants avaient des casques, car il faut se protéger, quel que soit notre niveau ! Avant de se lancer sur la planche, on met donc un casque, et aussi des genouillères et des protections pour nos mains, car on va sans doute tomber.
Où apprendre le skate ?
Un seul club de skateboard en Touraine est affilié à la Fédération Française Roller & Skateboard : le Riding Bléré. Créé il y a trois ans environ, l’association propose des cours de trottinette et de skateboard au skatepark de la ville. Mais on peut aussi venir y rouler en BMX ou en rollers tous les jours sauf le samedi matin, en accès libre.
Petit dico du skateboard
Le street : la pratique du skate en ville a débouché sur la création de skatepark avec des escaliers et des rampes métalliques, où on peut faire des figures.
Le bowl : c’est le skatepark classique, avec ses courbes et ses différentes bosses qui permettent de faire des figures acrobatiques.
Les tricks : ce sont les différentes figures qu’on peut faire en skate. Le « ollie » c’est par exemple le saut avec le skate. Le « kickflip » c’est quand on saute et qu’en même temps on fait tourner la planche sur elle-même.