Les enfants courent comme des dératés. Cette expression courante qui signifie qu’ils courent très vite sans fatigue vient de la médecine. Elle fait référence à la rate, cet organe qui serait la cause du point de côté qui nous fait mal quand on court trop vite selon les anciens de l’Antiquité… Mais, en fait, courir est excellent pour la santé des jeunes, enfants et adolescents.
La course rapide, en 100 ou 200 mètres, est en effet adaptée aux très jeunes enfants. Elle consomme peu leur énergie. « Puis ils passeront au 400 mètres qui demande une bascule entre l’effort de sprint et la consommation d’oxygène par le muscle. Plus ils vont monter en âge, plus leur capacité d’endurance va se développer », assure Michaël Tain, médecin du sport à Saint-Avertin.
Pour comprendre les capacités de l’enfant dans la course, il faut se pencher sur ce qui se passe dans ton corps, les différents mécanismes qui agissent.
Première sensation : tu peux avoir le cœur qui palpite. Michaël Tain explique : « Lorsqu’un enfant va courir, les muscles vont réclamer plus de carburant. Pour cela, le cœur qui a une fonction de pompe va fonctionner plus rapidement et intensément et donc la fréquence cardiaque va augmenter. »
Des muscles et des poumons !
Deuxième sensation : pour les efforts intenses, tu pioches dans ton stock musculaire. « Les poumons vont ventiler plus d’air afin d’extraire plus d’oxygène qui sera transporté jusqu’aux muscles dans le sang par les globules rouges. Le foie et dans les muscles stockent le glycogène. Selon l’intensité de l’effort, il sera libéré en premier par le foie puis pour les efforts très intenses, le stock musculaire sera utilisé. Si les muscles ont besoin d’énergie, ils fabriquent en contrepartie des déchets (acide lactique, C02) qui seront également éliminés et recyclés par le sang jusqu’aux poumons. »
Troisième facteur qui varie selon l’effort : la température corporelle qui augmente. Si tu n’as pas l’habitude, tu peux aussi ressentir des douleurs musculaires appelées courbatures qui sont de petites blessures musculaires ou bien des crampes, « qui correspondent à une contraction musculaire douloureuse, survenant à cause d’une accumulation d’acide lactique dans le sang et donc dans le muscle. Il faut stopper l’effort, s’étirer doucement, boire et récupérer », conseille le docteur Tain.
C’est bon pour le moral
Et ce n’est pas tout : les effets sont aussi perceptibles au niveau de ta tête, du mental. « Selon l’effort et le contexte (par exemple courir avec des amis ou bien sous la contrainte), la perception n’est pas la même. Si l’enfant ne s’entraîne pas de manière régulière ou fait une activité physique inhabituelle, il pourra la ressentir comme désagréable et dure à réaliser. Au contraire, s’il s’agit d’une activité habituelle et régulière, celle-ci sera plus facile à réaliser. Cela est dû à des automatismes créés, et procurera même du plaisir. La sensation de plaisir au cours d’un effort arrive au bout d’un temps différent selon les personnes avec la libération d’hormones appelées « endorphines ».
Ces fameuses endorphines qui nous pousseraient à recommencer à courir pour retrouver cette sensation de plaisir. Alors, tu te sens prêt à courir maintenant que tu connais tous les mécanismes qui agissent sur ton corps ?