Sur le terrain du stade de la Chambrerie à Tours Nord, on voit des lignes pas comme les autres : des marquages en jaune, des chiffres en grand… Rien à voir avec le foot ou le rugby, et c’est normal, car ici on joue au football américain !
Aux commandes d’un des groupes qui s’entraîne trois fois par semaine, on rencontre Bryan Billy, l’un des coachs de l’équipe des Pionniers de Touraine, qui joue en 2022 au plus haut niveau du championnat français. Pour nous, ce sport est une découverte, alors que pour Bryan, c’est une longue histoire. Son père jouait au football américain dans sa jeunesse. Donc quand il était enfant, Bryan regardait avec son papa des matchs à la télé, et feuilletait des magazines spécialisés.
Des débuts sur le tard
Est-il tombé dans la marmite quand il était petit, comme Obélix ? « Je n’ai commencé qu’à 19 ans ! Avant cela, je faisais beaucoup de BMX, où j’avais atteint un bon niveau ». Il fait son modeste, puisqu’il a tout de même participé aux championnats de France, d’Europe et du Monde ! Mais suite à une blessure, il est passé du vélo au foot américain, avec le club de La Rochelle où il habitait alors.
Bryan Billy est vite devenu pro, a joué dans plusieurs équipes en France et à l’étranger, et même en équipe de France depuis 2018. Et rien qu’à l’écouter, on a envie de jouer : « c’est le sport le plus complet qui existe ! Un sport très collectif, car on a besoin de chaque joueur pour atteindre notre objectif, mais il faut aussi prendre soin de soi individuellement pour que ça marche. Physiquement on travaille tout. Il y a un aspect stratégique aussi : on analyse l’adversaire avec des vidéos, et on construit une tactique, presque une chorégraphie pour pouvoir gagner ! ».
Euh, dans les séries américaines on voit aussi les placages, avec des grands gaillards qui se rentrent dedans. Aïe ? « C’est violent, c’est sûr, mais c’est aussi très technique. On ne fait rien sur le terrain qu’on n’a pas répété des centaines de fois à l’entraînement. Les blessures arrivent quand le joueur glisse ou est mal positionné ». Et les joueurs sont bien protégés de la tête au pied. De toutes façons, pour les enfants, on commence doucement. Et Bryan Billy nous attend, car en foot américain il y a de la place pour tout le monde, quel que soit le physique ou les qualités !
Portrait par Emilie Mendonça, publié dans Fritz nº45. Crédit photo Jen’s Len’s.