L’Aquarium de Touraine ouvre ses portes au public à 10h00. Avec Fritz, on a de la chance : on s’y glisse en compagnie de Lauriane, chargée de la communication, dès 9h30 pour visiter les coulisses en sa compagnie. Depuis les poissons d’eau douce de rivière jusqu’aux océans en passant par les eaux douces tropicales, il y a de quoi faire !
Au fil du parcours de visite, on croise l’équipe des soigneurs, qui est déjà au travail. L’une des premières missions en arrivant le matin consiste à identifier les vitres sales, pour procéder à leur nettoyage avant l’arrivée des visiteurs.
Yohéi, membre de l’équipe de soigneurs de l’Aquarium de Touraine, nettoie donc les grandes baies vitrées à travers lesquelles nous pouvons voir les poissons. Et pas n’importe lesquels ! De l’autre côté, des requins nagent tranquillement ! Grâce à sa plaque aimantée, Yohéi nettoie à la fois notre coté de la vitre, et celui qui est coté bassin, dans l’eau. Pratique et ingénieux ! Mais lorsqu’un grand nettoyage est nécessaire, il n’hésite pas à plonger au milieu des requins, qui en réalité ne sont pas là pour manger de l’humain. Ils préfèrent même rester calmes dans leur coin. Et hop, voilà une idée reçue de moins sur les requins !
À taaable !
Ensuite, c’est l’heure du repas. Ou plutôt des repas, car selon les espèces, les en-cas ne sont pas les mêmes, comme nous l’explique Régis, qui coordonne l’équipe des soigneurs : « les silures, ces gros poissons d’eau douce qu’on trouve notamment dans la Loire, sont nourris une fois par semaine. D’autres gros poissons mangent une fois tous les deux jours, et les petites espèces sont nourries tous les jours ». Et il faut parfois élever à l’aquarium des petites bêtes qui se retrouveront sur le plateau-repas des plus grosses !
En faisant leur tournée de nettoyage puis de nourrissage, les soigneurs observent aussi le comportement des 5000 animaux sur lesquels ils veillent au quotidien. Il y a quelques temps, un silure albinos s’est fait attaquer par les autres, et sa queue est abîmée : il a fallu prendre soin de lui. Les soigneurs surveillent aussi la filtration de l’eau dans chacun des aquariums. Petits ou grands bassins, le principe est le même : l’eau est filtrée en permanence, pour rester propre et fidèle aux conditions de vie des poissons en milieu naturel. Donc pour les eaux tropicales, elle est aussi chauffée à bonne température, bien sûr ! d’ailleurs, l’éclairage est aussi adapté selon les espèces : pour les poissons qui vivent normalement dans les grandes profondeurs, comme les rascasses, la lumière est très faible. Et la nuit, il fait noir partout, pour que tout le monde se repose.
Par contre, attention ! On parle de milieu naturel, mais les poissons qu’on voit durant la visite n’ont pas été capturés. Ils proviennent souvent d’autres aquariums, ou sont nés sur place. Il faut parfois séparer les couples pour qu’ils soient à l’aise pour se reproduire, ou séparer les petits des adultes, pour éviter qu’ils ne se fassent manger. Manger des poissons ? Nous, on préfère les regarder !
L’info du pro
« On élève ici des coraux ». Quoiii ? Lorsque Régis et Lauriane nous ont présenté les aquariums du laboratoire, il y en avait un plein de coraux, qu’on prépare pour les installer ensuite dans les aquariums accessibles aux visiteurs. Bien accrochés aux rochers, poussant leurs branches colorées un peu comme bon leur semble, on aurait pourtant juré que les coraux étaient des végétaux. Raté ! Ils appartiennent à la même famille que les méduses, et ont un squelette calcaire. Ils se nourrissent grâce au plancton et autres toutes petites particules qui passent dans l’eau à proximité de leurs « branches ». Et un peu comme les arbres dans nos forêts, les coraux sont essentiels à la biodiversité des fonds sous-marins !
Plus d’infos : et si tu te lançais ?
Envie toi aussi de devenir soigneur animalier ? Les parcours d’études sont assez variés. Mais faire de la biologie, c’est plutôt conseillé. Malgré cela, il n’existe pas de diplôme obligatoire pour être soigneur animalier. Plusieurs écoles existent et proposent des formations spécialisées, dans le Lot, le Loir-et-Cher, la Loire-Atlantique. Mais ce qui fera la différence, c’est ta motivation, les stages que tu décrocheras pour te former, et ta capacité à être à l’écoute des animaux, comme Bruno ou Camille que nous avions déjà interviewés.
À savoir : le labo de l’Aquarium de Touraine
Au labo de l’aquarium, il se passe pas mal de choses. On y prépare les plateaux-repas des animaux. On isole et on soigne les poissons mal en point. On accueille les nouveaux-venus, qui doivent rester quelques temps en quarantaine (isolés des autres) pour être prêts à rejoindre ensuite leurs copains dans le grand bain. Et c’est là aussi qu’on fait naître les petits, dont on parlait à la fin de notre article. Chez certaines espèces, les œufs sont en effet si petits qu’ils sont aspirés par le filtre de l’aquarium, ou mangés par d’autres poissons (parfois même par les parents, beurk !). Les soigneurs les récoltent donc pour les faire naître puis grandir en toute sécurité, avant de les remettre à l’eau avec leurs congénères.
Avoir un aquarium, c’est du boulot
Si tu aimerais avoir un aquarium à la maison, attention ! C’est du travail ! Il faut bien sûr nourrir ses poissons, avec la bonne dose et le bon rythme. Mais le filtrage de l’eau et le nettoyage de l’aquarium sont tout aussi importants. Et ça inclut le fait de frotter toutes les petites décos que tu auras mises dedans !
A voir
Pas de pieuvre à l’Aquarium de Touraine. Mais on te recommande chaudement La Sagesse de la pieuvre, sur Netflix, pour tout savoir de cet animal étonnant, et surtout de la relation née entre le réalisateur du film et l’animal. Non seulement on plonge avec Craig Foster, mais on apprend plein de chose sur les pieuvres. Preuve que le film n’est pas mauvais ? Il a reçu l’Oscar du meilleur documentaire en 2020.
