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Handicap à l’école, le casse-tête ?

Pour la rentrée, Fritz a rencontré des profs et des parents d’élèves pour savoir comment ça se passe quand on veut aller à l’école avec un handicap. Bilan : c’est compliqué !
Handicap à l'école - une institutrice aide des enfants autour d'une table, une est en fauteuil roulant.
Dossier, collège, Solidarité

On avait déjà parlé de handicap dans Fritz grâce au Tourangeau Roro le Costaud. Mais le handicap à l’école, c’est une autre affaire !

Quand elle s’est retrouvée devant une vingtaine de personnes qu’elle ne connaissait pas et qui allaient décider de l’aide qu’allait recevoir son fils à l’école, Magali était un peu stressée. Cette maman dynamique ne s’y attendait pas ! Heureusement pour elle, son dossier a finalement été validé par cette équipe de la MDPH (la Maison Départementale des Personnes Handicapées). Son fils, qui a des troubles du spectre autistique léger, a du mal à se concentrer et travailler seul. Il a pu être accompagné de la maternelle au lycée. Accompagné par qui ? Par un AESH : un Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap qui était avec lui en classe. Attention cher lecteur, pour parler de handicap à l’école, il va y en avoir des signes et des lettres dans notre article !

Le marathon administratif

« Notre fils a eu presque chaque année une AESH différente à ses côtés, et ça s’est toujours bien passé. Nous avions un cahier pour échanger avec l’AESH et les professeurs, pour avoir un lien tous ensemble et gérer au mieux la situation. » Car Magali l’admet volontiers : pour que la scolarité de ses deux fils se passe bien, il a fallu dépenser beaucoup d’énergie et de temps en faisant plein de dossiers administratifs. Sans compter le contact permanent avec les profs et leurs directeurs, les AESH, les personnes de la MDPH…

Lucille et Barthélémy ont aussi fait l’expérience de toutes ces procédures pour scolariser leur fils : « pour cette rentrée en 6e, on s’y est pris six mois à l’avance pour remplir tous les papiers, contacter le collège. Et dès qu’il y a un changement il faut refaire un dossier, ça ne doit pas être facile pour les personnes pas habituées à la paperasse ! » Finalement, pour sa rentrée en 6e, leur enfant ne sera pas accompagné tout le temps par un AESH, seulement quelques heures dans la semaine, car l’AESH aidera aussi d’autres enfants du même collège. Le handicap à l’école est un vrai défi pour tout le monde !

Des profs motivés

Heureusement, les profs sont motivés pour aider les familles et leurs enfants quand elles veulent inscrire leurs enfants en situation de handicap dans le système scolaire « ordinaire » (c’est comme ça qu’on l’appelle pour le différencier des écoles spécialisées).

Matthieu est professeur des écoles depuis longtemps, et pour lui, « Chaque enfant handicapé nous amène une situation est particulière. C’est enrichissant pour l’enseignant car c’est on doit trouver une nouvelle manière d’adapter notre enseignement. Et pour l’ensemble de la classe, c’est toujours positif : le handicap mène à des discussions, des apprentissages sur le savoir-vivre tous ensemble. Il y a bien sûr des moments compliqués, mais c’est aussi beaucoup d’aventures, et de rigolades ! »

Finalement, le seul regret de Matthieu c’est de ne pas toujours savoir s’il fait bien les choses, car les profs ne sont pas spécialisés dans l’accueil des enfants handicapés… Et il y a tellement de handicaps différents que ce serait compliqué de tout connaître !

« Un enfant handicapé dans une classe, c’est génial pour le groupe qui découvre la différence, la tolérance, la patience »

Plus d’infos : ULIS et SEPGA, c’est quoi ?

Encore des sigles pour bien comprendre tout ce qui concerne le handicap à l’école !

ULIS = Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire qu’on trouve dans les écoles, collèges et lycées. C’est un petit groupe d’élèves qui a son prof spécialisé et un AESH. Certains élèves font une partie de leur semaine en ULIS et le reste du temps en classe ordinaire, d’autres sont tout le temps dans l’ULIS.

La SEGPA (Section d’enseignement général et professionnel adapté) est dans les collèges. Elle est légèrement différente : elle accueille parfois des élèves handicapés, mais aussi des élèves qui sont juste en grande difficulté scolaire.

Les infos du pro

Florent Delorge a été jusqu’en 2023 le coordinateur du Pôle Enfance de la MDPH. Il nous parle de cette mission :

« Quand une famille dépose un dossier pour savoir si elle peut avoir des aides pour la scolarité de son enfant, le coordinateur réunit une équipe pour l’évaluer. Psychologue, médecin, assistante sociale, éducateur de terrain, enseignant référent peuvent en faire partie. Ce groupe fait des propositions d’accompagnement : des heures d’AESH, du matériel pédagogique (un ordinateur pour un enfant qui a du mal à tenir un stylo, du matériel en braille pour un malvoyant par exemple), ou un aménagement pédagogique (plus de temps pour les contrôles, ou moins de sévérité sur l’orthographe) … C’est aussi cette équipe qui peut recommander d’aller dans une classe ULIS ou un établissement spécialisé. Chaque situation est unique ! »

A savoir : à chacun son école

La scolarité est obligatoire jusqu’à 16 ans, alors pas question de ne pas aller à l’école ! Mais comme certains types de handicaps rendent trop compliqués ou impossible l’accès à l’école ou au collège ordinaires, il existe des établissements spécialisés. L’IRECOV à Tours Nord accueille par exemple des élèves ayant des problèmes de surdité ou cécité (ils voient peu ou pas du tout), ou de gros problème de langage. Les IME (Instituts Médico-Educatifs) sont les écoles pour les jeunes avec handicap intellectuel. Les IEM (Instituts d’Education Motrice) sont conçus pour les enfants avec un handicap moteur (ils sont par exemple en fauteuil roulant). Et en cas de gros problème psychologique il existe des ITEP, Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique.

Pourquoi autant d’établissements ? Pour que que chaque enfant trouve la place qui lui permettra d’apprendre au mieux.

A plus dans le bus ?

Ok, l’expression est démodée. Mais dans la pratique : comment fait un enfant handicapé pour aller jusqu’à son école ou son collège ? Transports mis en place par l’établissement spécialisé, transport collectif adapté proposé par le Département, ou remboursement des frais de déplacement… Là encore, c’est compliqué, mais on peut y arriver !

Accessibilité : travaux obligés !

Pour rendre un bâtiment accessible aux élèves handicapés, il faut des travaux ! Portes plus larges, rampes d’accès et ascenseurs pour aller dans les étages pour les jeunes en fauteuils roulants, éclairage adapté et bande rugueuse au sol pour les malvoyants… Il y a du boulot pour les mairies qui s’occupent des écoles, et le Département qui gère les collèges !

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