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Ado : le portable, les parents… et toi !

Les ados utilisent trop leurs téléphones ? Ont-ils le choix ? Savent-ils être raisonnables ? On s’est posé ces questions, on te les a posées (et à tes parents aussi).
ado portable (banque d'image)
Dossier, Actualité, Adolescence, Famille

Souad l’admet : « la question du portable a causé du stress à la maison, avant qu’on en donne un à Amira ». Amira est au collège, en 5e. À douze ans, elle a déjà son portable depuis quelques mois, grâce à son papa, qui souhaitait pouvoir la joindre directement en cas d’imprévu. Avec des parents séparés, il a fallu que tout le monde se mette d’accord sur ce nouvel objet dans le sac-à-dos de la collégienne. Les parents se sont mis d’accord : « elle peut utiliser Whatsapp, car de toutes façons on lui a demandé cela pour le groupe de travail du collège. Et l’application Xooloo qui est sous contrôle parental ». De quoi rassurer les parents, et permettre à Amira de papoter avec les copines.

Laureline, en 3e, a eu son premier portable en 5: « tous mes amis en avaient déjà un, certains depuis longtemps. Ils se parlaient en dehors des cours ou jouaient à des jeux que je n’avais pas ». Aujourd’hui, elle utilise son portable assez souvent, pour échanger sur Whatsapp avec les amis, ou regarder des vidéos sur Youtube et lire des livres ou des BD sur Webtoon et Wattpad. Et les réseaux sociaux ? « J’ai créé un compte Facebook mais je ne m’en sers pas. Mon téléphone est trop vieux pour Instagram. Et je ne veux pas installer Tiktok, ça collecte nos infos pour les revendre, et on peut tomber sur n’importe quoi ».

Contrôle parental : oui mais…

Le smartphone de Laureline est configuré par ses parents pour 3h d’utilisation maximale par jour, et il est hors service de 21h à 7h du matin (mais pas son ordinateur portable qu’elle utilise aussi souvent !). Sur Youtube, le contrôle parental est également activé pour l’empêcher de poster des commentaires et de consulter certains comptes. Mais Laureline possède les codes pour débloquer tous ces contrôles : elle a juste choisi de ne pas s’en servir sans demander l’autorisation, car ses parents lui font confiance.

Confiance, c’est aussi le mot qui revient chez les parents d’Amira : « mettre un contrôle parental alors que les jeunes sauraient le débloquer dans notre dos, ça ne servirait à rien. Alors on lui fait confiance ! » La maman d’Amira admire même la maturité de sa fille, qui a choisi de quitter une conversation où une camarade commençait à la harceler. La situation s’est apaisée, Amira ne parle plus à cette personne et tout est rentré dans l’ordre. Son papa Abderrahim reconnaît aussi que « dans le monde actuel ne pas savoir utiliser ces technologies pourrait devenir un handicap. Les priver de portable ça les couperait du monde, mais il ne faut pas non plus qu’ils deviennent accros ».

« On a fait confiance à notre fille, et elle ne nous a pas déçus »

Abderrahim, papa d’Amira

Des jeunes accros au smartphone ? C’est ce que voit Arthur dans la cour de récré. En 6e, il n’a pas de téléphone, et n’en veut pas pour l’instant : « ça les rend bête, à regarder Tiktok tout le temps ». Hélène, sa maman, est plutôt contente de la situation… sauf quand elle ne peut pas joindre son fils lorsqu’il part en balade. Mais entre un enfant joignable tout le temps et un enfant branché sur son smartphone, il faut donc choisir et faire confiance !

+ D’INFOS : Tiktok, chinois ou américain ?

TikTok appartient à une entreprise chinoise. Et comme la Chine est un pays où les citoyens manquent de liberté, et qui manigance parfois pour déstabiliser les pays européens ou l’Amérique, on se méfie souvent de cette application et de ce qu’elle fait de nos infos. Face à ce danger, les Etats-Unis négocient en ce moment un accord avec la Chine, pour acheter Tiktok pour le territoire américain. L’objectif ? Contrôler l’appli aux États-Unis, et éviter ainsi que la Chine se mêle de tout et récolte des infos là-bas.

Infos des pros

L’Assemblée Nationale a mené une commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. Un petit groupe de députés a donc réfléchi au sujet, a interrogé des experts et consulté des études scientifiques. Dans le rapport que les députés ont publié le 11 septembre 2025, on trouve 43 recommandations. Les mesures les plus importantes sont l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans (aujourd’hui c’est 13 ans), et le couvre-feu numérique. Autrement dit, il serait impossible d’utiliser les réseaux sociaux entre 22h et 8h du matin. Les membres de la commission insistent ainsi sur les dangers de Tiktok, qui propose tout et n’importe quoi à ses utilisateurs, et peut les mettre en danger.

11 ans et 4 mois

C’était l’âge moyen pour le premier smartphone en France d’après une étude de 2024 menée par Ipsos Média.

À SAVOIR : l’algorithme, roi de ce qu’on voit !

Laureline indique que Youtube lui propose des vidéos qui lui plaisent. C’est normal : dès qu’on regarde une image ou une vidéo plus longtemps que le reste, c’est enregistré par l’algorithme. Il est en quelque sorte le moteur-GPS caché derrière les réseaux. Il note où on aime bien aller, pour nous proposer des choses qui y ressemblent. Assez rapidement on atterrit donc tout le temps sur le même type de vidéos, de photos, de textes. Après avoir regardé une vidéo sur les araignées, tu en retrouveras plein dans ton fil d’actualité ! Brrrr !

Mais cela peut être dangereux : si on regarde une vidéo sur la deuxième guerre mondiale pour s’informer, l’algorithme va nous en proposer d’autres, même si elles mettent en valeur le nazisme. Et petit à petit, on se retrouve à écouter des discours politiques racistes et extrémistes…

Tiktok au tribunal

Depuis fin 2024, des familles françaises portent plainte contre TikTok. Elles accusent le réseau social d’avoir poussé au suicide ou à la dépression leurs enfants. Les parents reprochent à l’appli d’avoir diffusé de manière répétitive des vidéos qui mettaient en valeur le suicide, l’automutilation, les troubles alimentaires, sans aucun avertissement.

Accro au réseau à cause de la dopamine

Lorsqu’on utilise Tiktok ou qu’on regarde des reels sur Instagram, notre cerveau produit de la dopamine. Cette hormone du plaisir et de la récompense est déclenchée quand on reçoit un like par exemple, ou un code promo, ou lorsqu’on prend plaisir à enchaîner les vidéos sur Tiktok. Notre cerveau nous pousse à rester sur les réseaux, pour avoir plus de dopamine : on devient accro.

A voir : le documentaire Arte.tv sur la dopamine :

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