Dans l’ère du numérique, où les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans le quotidien des jeunes, certains adolescents font un choix radical : s’en déconnecter totalement. Par conviction ou pour préserver leur bien-être, ces jeunes optent pour une vie sans Facebook, Instagram, TikTok ou Snapchat.
C’est le cas de Thibault qui a installé Facebook avant de rapidement l’abandonner : « Je suis quelqu’un d’hyper-addict. Je perdais trop de temps sur Facebook. Après les cours, je passais entre une heure et demi et trois heures sur mon ordi. Puis, c’est vite passé à 5 heures par jour. A un moment, je me suis dit « c’est plus possible ». Ce n’était pas sain » confie-t-il à un(e) journaliste de Radio-France.
D’autres comme Rémi, 21 ans, n’ont jamais cédé à l’appel des réseaux. Depuis son enfance, il a résisté à la tentation et n’a jamais téléchargé la moindre application. Ni X, ni Instagram, ni Snapchat, ni Tik Tok.
Dry social media
Ce phénomène s’amplifie et certains parlent même d’une véritable « renaissance » après avoir quitté les réseaux sociaux. De nombreux jeunes se lancent des défis comme le « dry social media », consistant à s’en priver pendant plusieurs semaines ou mois, afin de retrouver du temps pour eux et améliorer leur bien-être mental.
Jusqu’à 5 h par jour
Ce défi prend tout son sens lorsque l’on observe le temps considérable que les jeunes passent sur les écrans au quotidien. Les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’addiction aux écrans, notamment chez les adolescents. Une étude récente d’Ipsos révèle que 80 % des Français estiment qu’il faudrait interdire les réseaux sociaux aux enfants de moins de 14 ans. Les chiffres du temps moyen passé devant les écrans sont révélateurs :
De 1 à 6 ans les enfants passent en moyenne 2 h 03 par jour sur les écrans, de 7 à 12 ans 3 h 32 et un adolescent de 13 à 19 ans accumule 5 h 10 d’écran par jour. Cela équivaut tout de même à plus de 35 h par semaine, soit exactement le temps d’un emploi à plein temps.
Selon une étude du Centre de Santé de la Mutualité du Groupe Matmut, les conséquences de cette surconsommation d’écrans sont multiples. Cela peut induire des troubles du langage chez les plus jeunes, des difficultés d’interactions sociales, de l’isolement, de l’irritabilité et une perte de sommeil pouvant même aller jusqu’à la dépression.
Sortir de l’addiction aux réseaux sociaux
Face à cette problématique, des initiatives voient le jour. A la demande du président Macron, le gouvernement a mis en place une commission visant à dresser un état des lieux de l’usage des écrans et à proposer des recommandations.
Des lieux de parole comme la Maison des Adolescents à Tours ou des structures spécialisées comme les CJC (Consultations Jeunes Consommateurs) et l’ESJ (Espace Santé Jeunes) permettent aux jeunes de s’exprimer et de trouver du soutien. Par ailleurs, des spécialistes en addiction et des numéros d’aide comme le 3018 sont accessibles pour accompagner ceux qui en ressentent le besoin.
Dans un monde ultra-connecté, ces adolescents qui refusent l’addiction aux réseaux sociaux nous rappellent qu’il est possible de reprendre le contrôle sur son usage des réseaux sociaux et de retrouver une relation plus saine avec le numérique.