Sur la photo que nous envoie Louisa, elle pose avec son papa. Mais pour cette jeune femme de vingt-trois ans, devenir sapeur-pompier volontaire n’était pas forcément une évidence dans son enfance. « J’ai toujours connu mon père pompier volontaire, je passais beaucoup de temps à la caserne. Mais ce n’est qu’à mes quatorze ans que j’ai voulu tester, que je m’y suis vraiment intéressée, à un moment où j’arrêtais le basket ». Elle s’est d’abord formée comme Jeune Sapeur-Pompier, puis a passé à dix-huit ans le Brevet National de Sapeur-Pompier pour avoir le droit de partir en intervention. Et depuis, Louisa n’a pas lâché, et est devenue une passionnée !
Elle fait partie de la trentaine de sapeurs-pompiers volontaires de la caserne de Bourgueil, en Touraine. « Volontaires » car ce n’est pas leur métier, ils ne reçoivent pas de salaire et sont pompiers sur leur temps libre. Quand leur biper retentit, il faut se rendre à la caserne, en dix minutes top chrono ! « On a des semaines de garde, où on doit être disponible surtout le soir après 19h quand on a un travail en journée, et le week-end. On s’assure d’avoir tout de même 4h de libre pour dormir avant notre journée du lendemain » nous explique Louisa, qui en journée est étudiante en droit.
Les sapeurs pompiers sont des « soldats du feu »… mais pas seulement !
En ce moment à la télé, on voit des pompiers intervenir un peu partout pour les inondations, avec de grosses pompes pour retirer l’eau, ou à bord de barques pour récupérer les habitants pris au piège…
Finalement, un pompier, ça passe du temps à combattre le feu ? « Franchement, en cinq ans comme sapeur-pompier volontaire, je crois que je suis intervenue seulement sur deux ou trois incendies. 80% de nos interventions sont du secours à la personne : des accidents de la route, des problèmes psychologiques (une personne qui veut se suicider par exemple), des petits bobos aussi… Et puis il y a d’autres opérations comme s’occuper d’animaux, d’arbres tombés sur la route, ou les intempéries comme en ce moment. »
Son souvenir le plus marquant ? Les intempéries justement. Une tempête, plus précisément : en 2021, une mini-tornade s’est abattue sur le village de Saint-Nicolas-de-Bourgueil, au point de faire tomber le clocher de l’église. Gérer les gens affolés, ne pas stresser malgré l’adrénaline, agir de manière réfléchie, avec le groupe, et surtout « aider les gens et donner de mon temps »… Sapeur-pompier volontaire, c’est du dévouement !