De l’extérieur, rien n’indique vraiment qu’on s’apprête à entrer dans une sorte de galerie d’art dédiée au street-art. L’ancien Hôtel Moderne situé au n°1 de la rue Victor Laloux de Tours a toujours son ancienne enseigne. Mais déjà l’entrée et le comptoir nous donne un avant-goût du reste : ici ce n’est plus un simple hôtel, mais l’hôtel Colors !
Déjà présent à Paris, Bordeaux, Londres ou Manchester, le concept s’est installé dans cet hôtel de Tours en décembre 2024. Et en trois mois, plus de 10 000 personnes sont venues le visiter ! Pour Combo, à l’initiative du projet (et lui-même street-artist), un tel succès est nouveau, car les autres villes n’avaient pas accueilli autant de monde en si peu de temps.
Visitons ensemble…
Voilà donc une bonne raison pour prolonger l’expérience. Car il s’agit bien d’une expérience avec cette visite pas comme les autres. Les couloirs rouges sont déjà devenus des toiles de peinture pour les street-artistes. Il y a moins d’un mois, la Tourangelle Gil KD est venue ajouter l’une de ses filles du vent sur le palier du premier étage. Au long d’un couloir étroit on distingue d’autres œuvres, mais les plus impressionnantes sont dans les anciennes chambres. Dans chacune, un ou deux artistes ont eu carte blanche pour créer des œuvres spécialement pour cet espace d’exposition éphémère. Eh oui ! À terme, l’hôtel sera rénové pour devenir autre chose qu’un lieu de street-art !
Mais en attendant, on en profite. En plus d’en prendre plein les yeux, on profite des panneaux explicatifs présentant chaque artiste. À la manière d’un musée ou d’un centre d’art, on apprend plein de choses ! Par exemple, ces personnages créés par Rémi Cierco dans l’une des pièces du 1er étage nous rappellent quelque chose. C’est normal : on a déjà vu ses dessins sur des pochettes de CD (Renaud pour les enfants, Brel pour les enfants, etc.).
Notre exploration continue. Certaines œuvres nous intriguent ou nous plaisent, d’autres moins, c’est logique. Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas ! C’est sympa de découvrir des artistes locaux, comme Dawal qui est originaire de Tours. Ou Koye Hot installé par chez nous depuis 2019.
Nos coups de cœur ? Pouvoir regarder par la fenêtre d’une salle de bain pour découvrir qu’une œuvre est installée à l’intérieur (celle de Koye Hoto par exemple). Ou approcher du cosmonaute (ou plutôt “najmonaute” le titre de l’œuvre) créé par Combo dans une pièce aussi rouge que la planète Mars. Dans une chambre toute verte, le hibou de Sax nous hypnotise. Il serait long de tout raconter ici : deux étages entiers remplis d’œuvres, et un troisième étage surprenant (on ne t’en dit pas plus pour garder la surprise), au total plus d’une quinzaine d’artistes ont travaillé pour transformer l’Hôtel Moderne en Hôtel Colors,, passage obligé pour les amateurs de street-art à Tours. Et ça vaut le détour !
L’exposition reste ouverte jusqu’au fin août, ce qui va nous permettre de dessiner nous aussi dans la salle du rez-de-chaussée : c’est fait pour, et c’est autorisé !
PLUS D’INFOS : Le street-art à Tours façon festival !
La ville de Tours et l’association Le MUR ont décidé de lancer un tout nouveau festival dédié au street-art. Il aura lieu du 7 au 13 juillet 2025 à Tours et Saint-Pierre-des-Corps sous le nom des Murs de Loire. On a hâte de découvrir ça !
Le street-art kézako ?
C’est vrai qu’on aurait pu le dire en français : art urbain, car l’expression existe aussi ! Mais c’est peut-être pour rendre hommage à son pays d’origine, les États-Unis, qu’on a tendance à parler de street-art ? Cette pratique artistique a débuté dans les années 1960 du côté de Philadelphie et s’est vite répandue dans les grandes villes américaines. Le tag consistait alors à juste peindre son nom, sa signature, tandis que le graffiti développait un aspect plus visuel et artistique. Longtemps considéré comme du vandalisme (car peindre sur des murs, des wagons de train ou des palissades sans autorisation des propriétaires, c’est hors-la-loi), le street-art a peu a peu changé d’image. Et aujourd’hui de grands street-artistes comme Banksy ou JR sont célèbres, et exposent même dans les galeries et les musées !
À savoir : bombes de peinture, et plus si affinités !
Le graffiti, c’est avec des bombes de peinture aérosol qu’on le fait, comme Drope qu’on avait vu à l’œuvre en décembre sur Le MUR situé rue des Halles. Mais l’art urbain s’est bien développé et diversifié. Quand on lève le nez en ville, on peut observer par exemple des mosaïques qui nous font penser à des images de jeux vidéos avec leurs petits carrés. C’est l’artiste orléanais MifaMosa qui aime s’inspirer des noms de rue pour créer ces petites illustrations sympas !
Le collage fait aussi partie des techniques utilisées par certains artistes, tout comme le pochoir. Gil KD en utilise pour créer ses filles du vent qui apparaissent parfois dans nos rues. Cela lui permet de préparer à l’avance une bonne partie de son œuvre, pour être rapide et efficace lorsqu’elle est sur le lieu qu’elle a choisi. Car encore aujourd’hui le graffiti est normalement interdit !
OBEY, artiste américain à découvrir à Tours
C’est un des plus grands noms du street-art dans le monde ! Son portrait d’Obama avait marqué les esprits, mais il a fait beaucoup de choses que ça. Le château de Tours accueille 400 oeuvres à partir du 7 mai et jusqu’au 7 décembre. À ne pas rater !
Ailleurs en Touraine !
Le street-art a une image plutôt urbaine, mais ça n’empêche pas d’en profiter dans d’autres villes et villages de Touraine ! Candes-Saint-Martin a ainsi son parc street-art, dans le parc du château. Et à Bourgueil on prépare aussi un festival street-art pour juillet… Affaire à suivre !
