En décembre 2025, la colère gronde dans le milieu agricole ! À tel point que des manifestations d’agriculteurs ont eu lieu le lundi 15 décembre 2025, pour bloquer des autoroutes ou se rassembler dans des points stratégiques. Pourquoi protestent-ils ? Voici la réponse en cinq points.
La dermatose nodulaire contagieuse
« Dermatose nodulaire contagieuse », voilà trois mots complexes qu’on abrège en DNC chez les vétérinaires et les pros de l’agriculture. De quoi s’agit-il ? D’une maladie très contagieuse qui peut toucher les vaches. La mortalité de la maladie est de 10%. Autrement dit sur 100 bêtes malades, seules 10 mourront. Mais les autres seront aussi mal en point pour le reste de leur vie : stérilité, production de lait en baisse, grossesses avortées ou compliquées… Cette maladie a débuté son parcours en Europe cette année dès le mois de juin, et a atteint la France en juillet 2025.
Quel est le problème pour les agriculteurs ?
Soigner leurs bêtes, évidemment que les agriculteurs sont pour ! Mais ce qu’ils ne veulent pas, c’est de la politique actuelle pour éviter la propagation de la maladie : l’abattage de tout le troupeau quand une bête malade y est trouvée. Fin juillet 2025, 49 foyers d’épidémie avaient été identifiés. Traduction : 49 troupeaux avaient été abattus (soit environ 1000 bêtes). Perdre tout un troupeau pour une bête malade, c’est ce qui met en colère les agriculteurs. Perdre tout leur troupeau, c’est perdre des années de travail, et leur source de revenus.
D’autres solutions proposées
Deux syndicats agricoles s’opposent à l’abattage systématique : la Confédération paysanne et la Coordination rurale (l’autre syndicat, la FNSEA, soutient cette stratégie choisie par le gouvernement). La Confédération paysanne propose que tous les animaux soient vaccinés pour stopper la propagation du virus.
La vaccination, mais pas seulement !
Les scientifiques ne sont pas opposés à la vaccination proposée par certains syndicats agricoles. Mais ils pensent qu’elle ne suffira pas à éliminer totalement le virus. Et de toutes façons, l’Europe a une politique très stricte pour tout ce qui concerne les épidémies animales (on parle alors d’épizootie) : élimination du troupeau dès qu’un animal est malade !
Un ras-le-bol global
D’autres problèmes touchent les agriculteurs en ce moment : ceux qui élèvent des volailles sont concernés par la grippe aviaire. Obligés de garder leurs animaux à l’intérieur, tant que le risque de contagion par les oiseaux sauvages n’est pas passé.
Il existe un autre point qui inquiète les agriculteurs : les accords commerciaux entre l’Union Europénne et le Mercosur. Ce groupement de pays d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) négocie des tarifs d’importation et d’exportation de produits avec l’Union Européenne. Pour les agriculteurs français, l’accord fait peur : les produits sud-américains pourraient former une concurrence déloyale grâce à des tarifs douaniers moins élevés qu’avant. Autrement dit, en payant moins de taxe sur ses produits pour les amener en France, alors qu’ils sont produits dans des pays avec une réglementation plus souple et des prix moins chers, l’agriculture sud-américaine pourrait piquer aux agriculteurs français une partie de leurs clients.
Aucun lien avec l’épidémie de DNC ? Peut-être ! Mais le président Macron a tout de même demandé ce dimanche 14 décembre 2025 un report de cet accord pour calmer la colère des agriculteurs !
