On attend en général les grandes vacances avec impatience ! Mais nous allons chacun vivre à notre manière ces deux mois d’été, pour des raisons variées.
Pour Lucie, treize ans, les vacances, c’est un peu long : « mes parents n’ont pas beaucoup de jours de repos, ne voyagent pas, et n’ont pas toujours l’argent pour nous emmener tous les quatre, donc je reste à la maison avec ma sœur. On s’amuse ensemble, mais parfois on s’ennuie ».
Au contraire, Tom, douze ans, va passer son été aux quatre coins du pays : deux semaines de colonie de vacances, loin des parents ; une semaine tous ensemble à la montagne, dans une maison prêtée par des amis ; et une autre pour visiter le Sud de la France. Et peut-être qu’il y aura aussi une semaine au centre de loisirs, avant la rentrée.
Riche ou pauvre, pas les mêmes vacances ?
Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des Inégalités, nous expliquait l’été dernier que les vacances, c’est un moment où les inégalités entre les gens apparaissent. Il y a ceux qui partent en vacances, et ceux qui ne le font pas.
En 2024, l’Observatoire estime à 60% le nombre de Français qui partent en vacances. Et c’est souvent lié aux revenus de la famille (l’argent que gagnent les parents). Près de la moitié des personnes qui ne partent pas restent chez elle à cause d’un souci d’argent.
Il n’y a pas que les inégalités de richesse !
Mais pour les autres alors ? « Il y a plusieurs autres raisons de ne pas partir en vacances : l’un des parents change de travail et n’a pas encore de congés ; certains n’aiment pas partir de chez eux, préfèrent rester tranquillement à la maison ; des problèmes de santé peuvent aussi pousser à rester chez soi ».
Donc partir ou ne pas partir, ça n’est pas forcément un indice de pauvreté ou de richesse.
Des inégalités dans la manière de partir en vacances
Par contre, où et comment on part en vacances, ça, c’est marquant ! « Partir quatre semaines à l’étranger, ça n’est pas la même chose qu’aller dans la maison de sa grand-mère à la campagne » explique Louis Maurin. « Les revenus et la classe sociale influencent et conditionnent notre manière de partir en vacances. Souvent, les classes aisées ont un réseau social qui leur permet de trouver un endroit où passer leurs vacances (des amis qui ont une résidence secondaire en bord de mer par exemple). Ces personnes peuvent aussi partir à l’étranger car elles en ont les moyens, et elles maîtrisent plus souvent des langues étrangères ».
En plus, si depuis que tu es petit, tes parents t’emmènent en vacances dans d’autres pays, tu t’y habitues. Donc tu n’auras pas peur quand tu seras adulte de partir dans des pays que tu ne connais pas. Alors que cela peut effrayer d’autres personnes, ce côté « saut dans l’inconnu » ! Et si tes parents t’emmènent tout le temps en vacances en camping et que tu aimes ça, tu auras tendance à le faire aussi quand tu seras plus grand. Ou alors tu te laisseras séduire par une mode ? L’envie d’aller dans un lieu connu de tout le monde ?
Il y a finalement plein de raisons qui expliquent notre manière de partir en vacances. L’important, après tout, c’est de se reposer et de s’amuser, avant la rentrée ! Et pour trouver de bonnes idées d’activités, rendez-vous dans notre rubrique « Sortir à Tours » !
+ D’INFOS : l’Observatoire des inégalités, c’est quoi ?
L’Observatoire des Inégalités est basé à Tours. Son équipe étudie chaque année tout un tas de chiffres et d’informations, pour analyser la société française. En 2023, l’équipe avait publié un « Rapport sur les inégalités ». Et en 2024, leur nouveau rapport a pour titre « Rapport sur les riches en France ». Grâce à ces études, on constate que la fracture sociale (la différence entre les riches et les pauvres) s’agrandit de plus en plus, dans tout plein de domaines (y compris la manière de partir en vacances).
A savoir : des vacances… pour travailler !
Savais-tu qu’au départ, les vacances d’été, c’était fait pour que les enfants travaillent ? Dès le XIIIe siècle, lorsque le pape Grégoire IX prévoit un mois de vacances (car les écoles étaient gérées par l’Église), c’est pour que les enfants aillent aider aux travaux agricoles. En juillet-août, on récolte le blé et les autres cultures. En septembre, c’est plutôt le raisin, pour faire du vin. Dans les années 1960, certaines familles d’agriculteurs demandent même des dérogations, pour que leurs enfants fassent leur rentrée un peu plus tard, après avoir aidé dans les vignobles. Aujourd’hui, ce sont plutôt les étudiants qui travaillent dans les champs l’été, pour gagner un peu d’argent qui financera leurs études.
Pourquoi des zones A, B et C ?
Pourquoi n’avoir pas tous nos vacances en même temps (sauf en été et à Noël) ? Le décalage des vacances entre plusieurs zones a été instauré en 1964 pour éviter les embouteillages (sur la route et dans les hôtels ou campings), et donner du travail plus longtemps aux pros du tourisme.
En 2024-2025, voici les vacances par zones :
Pour La Toussaint et Noël, tout le monde en vacances en même temps ! Du samedi 19 octobre 2024 au dimanche 3 novembre 2024, et du samedi 21 décembre 2024 au dimanche 5 janvier 2025.
Vacances d’hiver :
- Zone A du samedi 22 février 2025 au dimanche 9 mars 2025.
- Zone B du samedi 8 février 2025 au dimanche 23 février 2025
- Zone C du samedi 15 février 2025 au dimanche 2 mars 2025
Vacances de printemps :
- Zone A du samedi 19 avril 2025 au dimanche 4 mai 2025
- Zone B du samedi 5 avril 2025 au lundi 21 avril 2025
- Zone C du samedi 12 avril 2025 au dimanche 27 avril 2025
Et grandes vacances pour tout le monde à partir du samedi 5 juillet 2025 !