L’intelligence artificielle (IA) a débarqué dans nos vies il y a plusieurs années déjà. On passait déjà beaucoup de temps sur nos écrans, avec elle, ça ne va pas s’arranger ! C’est depuis l’arrivée du robot conversationnel ChatGPT que notre quotidien a vraiment changé. À la différence d’un moteur de recherche qui cherche des sites correspondant à notre recherche, l’IA crée des documents (des textes, des graphiques, des images…). Les adultes, au travail ou dans leurs études, l’utilisent ainsi de plus en plus souvent pour les aider : écrire un mail, préparer un exposé, trouver des infos sur un sujet…
Mais il n’y a pas que les adultes à utiliser l’IA. L’ONG Common Sense Media a en effet réalisé un sondage auprès des adolescents américains au printemps 2025 : 72% des 1060 ados interrogés indiquent qu’ils ont déjà utilisé une IA, et 52% le font souvent. Mais ce qui a été le plus surprenant, c’est de découvrir que 33% des ados utilisent l’IA pour des interactions sociales (donc pour papoter tranquillement).
Un lien avec l’IA parfois dangereux : les parents du jeune Adam Raine ont porté plainte contre la société OpenAI (qui gère ChatGPT). Leur fils s’est suicidé à l’âge de seize ans au printemps 2025. ChatGPT était devenu un vrai confident pour lui, prêt à l’aider pour tout… y compris pour rédiger une lettre d’adieu quand l’ado a parlé de ses envies de suicide !
Deux psychologues ont testé l’IA
Léa Raimon, psychologue à Tours, a testé l’IA pour en avoir le cœur net : « l’IA valide beaucoup ce qu’on lui raconte. Elle nous dit qu’elle nous comprend et qu’il est normal de ressentir les émotions qu’on lui partage. Ça peut faire du bien quand on n’ose pas parler de tout à ses parents. Mais si l’IA nous écoute, par contre elle ne sait pas forcément comment nous aider. Elle ne sait pas comment fonctionne un ado, elle ne connaît pas tout ce qui vous concerne vous, pour pouvoir vous proposer des solutions adaptées. Parfois, par exemple, le problème est lié aux parents, et ça elle ne peut pas le deviner… Avec l’IA on est tout de même seul face à l’ordinateur ou au téléphone. »
Une autre psychologue, Léa Laugery, nous le confirme : « l’IA peut permettre de comprendre qu’on ne va pas bien. Mais elle ne pourra pas nous tendre un mouchoir ou réagir à notre crise d’angoisse par exemple. Et dans une séance avec un psychologue, les silences, notre posture, nos mouvements sont aussi importants que nos paroles, et ça l’IA ne le voit pas. »
Si on ne va pas très bien, l’IA peut donc faire du bien car on peut tout lui raconter. Mais à quel moment faut-il donc aller voir un psychologue si ça ne va pas ? Pour Léa Raimon, c’est « quand le problème prend beaucoup de place dans votre vie », et pour Léa Laugery, c’est par exemple « quand le problème finit par affecter votre sommeil, votre alimentation, qu’on n’arrive plus à se sentir en sécurité ou à bien respirer ».
Finalement, l’IA peut nous amuser un peu, parfois nous consoler, mais elle ne remplace pas les humains !
« Adapter les solutions qu’on propose à la personne qu’on a en face de nous, c’est la différence entre le robot et l’humain »
Léa Raimon, psychologue à Tours
Plus d’infos : il n’y a pas que ChatGPT !
Quand on parle d’intelligence artificielle et de Chatbot (robot conversationnel), on parle du plus célèbre : ChatGPT. Mais il n’est pas le seul à exister ! Microsoft a développé Copilot, Google a développé Gemini. Il existe aussi un robot français : Mistral. Les différences entre elles se situent dans le nombre de sources qu’elles consultent, comment elles utilisent nos données, et aussi leurs spécialités. Par exemple, pour créer des images, il vaut mieux utiliser Dall-E que ChatGPT dont ce n’est pas la spécialité.
Les infos du pro : c’est quoi l’IA ?
François Wurmser, développeur, nous explique comment fonctionne une IA conversationnelle ou chatbot (en anglais) : « si on veut être précis, il faut parler de LLM, Large Language Model, quand on parle de ChatGPT par exemple. Et donc ce type d’IA prédit le prochain mot. Elle n’a pas forcément le sens global de ce qu’elle nous dit, mais elle s’inspire de tellement de textes sur internet qu’elle prédit le mot ou le bout de phrase le plus probable. »
Ce que l’IA nous propose ce sont donc des probabilités plus que des infos vérifiées ! Et l’autre caractéristique importante de ChatGPT et ses copains, c’est qu’ils veulent nous faire plaisir : il ne nous contredit jamais et nous dit qu’on a raison (même quand ce n’est pas vrai). Voilà pourquoi on a aime bien papoter avec l’IA !
À savoir : l’IA n’est pas très écolo
On est allés faire un tour sur un comparateur d’IA : comparia.beta.gouv.fr. Après avoir cliqué sur « commencer à discuter », on a cliqué sur « sélection des modèles » on a choisi « David contre Goliath » pour choisir une grosse IA et une petite.
On a tapé notre question, et attendu que deux IA choisi par le comparateur nous fassent une petite présentation. Mais ce qui nous intéressait c’était surtout « passer à la révélation des modèles » : on découvre que les deux IA comparées sont Cohere et Gemma-Google.
Le premier a consommé 12Wh (watt-heure) d’énergie, le deuxième seulement 3Wh. L’équivalent d’une ampoule allumée toute la journée pour Cohere, et elle serait allumée seulement le matin pour Gemma. Ça n’a pas l’air si important… Mais si toute la classe fait la même recherche en même temps, plusieurs fois dans la journée, alors ce serait comme laisser le collège en permanence allumé jour et nuit !
Si ça va mal, plusieurs options
Si tu es harcelé en ligne ou à l’école, tu peux appeler gratuitement le numéro de téléphone 3018. Au bout du fil, des spécialistes qui sauront t’écouter et te conseiller. Si tu ressens des envies de suicide, c’est le 3114 que tu peux appeler. Et surtout, par téléphone ou autour de toi, si ça ne va pas, il faut en parler.
Milliards de dollars
Est-ce que l’intelligence artificielle rapporte ? Apparemment pas assez ! L’entreprise OpenAI qui gère ChatGPT n’arrête pas d’emprunter de l’argent, mais n’en gagne pas assez pour rembourser. Certains spécialistes du milieu financier s’inquiètent, car pour eux c’est une « bulle » qui est en train de se créer : une richesse imaginaire… Et quand la bulle éclate, ça fait mal à toutes les entreprises concernées.






