Lorsqu’on interroge les plus anciens (oui, les parents, et les grands-parents), Halloween ne faisait pas partie de leur quotidien. C’est seulement à la fin des années 1990 que la fête débarque chez nous ! Certaines familles par-ci par-là copient ce qui se fait aux États-Unis. Puis ce sont les commerces et les bars qui mettent un coup d’accélérateur ! Depuis les vacances d’été et jusqu’à Noël, ils n’avaient pas trop d’opportunité de faire de la pub pour leurs produits de manière originale. Avec Halloween, que les gens connaissent grâce aux séries télé et films américains, ils ont trouvé.
Pourtant, Halloween ne puise pas ses racines aux États-Unis. C’est en Europe, du côté des peuples celtes, que naît la célébration, bien avant l’arrivée de la religion chrétienne. 600 ans avant Jésus-Christ, les peuples celtes qui sont en Irlande ou en Écosse rythment leurs célébrations par rapport aux saisons. Et si notre automne démarre officiellement fin septembre, pour eux c’était plutôt en novembre que la nature rentrait en hibernation. La fête de Samain était alors célébrée la nuit, pour marquer le début d’un nouveau cycle. Pour l’historienne Nadine Cretin, déjà à l’époque cette fête rassemblait des choses qui peuvent faire peur : les esprits, les démons, les sorcières car on entre dans une période d’obscurité. Avec l’évolution des calendriers au fil des siècles, Halloween est finalement fêté le 31 octobre, veille de la Toussaint de la religion chrétienne, pour célébrer les saints et les morts.
La fête d’Halloween est revenue vers nous après être passée par les États-Unis ! En Irlande au XIXe siècle, une grande famine a poussé la population à fuir vers d’autres pays en espérant trouver une vie meilleure. Plusieurs milliers d’Irlandais sont ainsi arrivés aux États-Unis, avec leurs traditions dans leurs bagages. Les habitudes ont évolué progressivement : les légumes sculptés (navets, betteraves, pommes de terre) ont laissé place aux citrouilles. Quant au fait d’aller frapper aux portes avec de beaux déguisements, pour demander des bonbons (trick or treat en anglais, un mauvais tour ou un bonbon), elle pourrait aussi être récente. Certains spécialistes en trouvent des exemples dans les années 1930.
Fêter Halloween en France, pourquoi ?
On cite parfois un Halloween organisé par des familles à Nantes en 1992 comme le premier indice de l’arrivée de cette fête chez nous. Pour l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), c’est en 1997 que la fête s’impose vraiment dans nos agendas. Marketing, ventes commerciales, c’est ce qui a poussé les Français à se mettre dans l’ambiance, avec l’aide des films et séries américaines où on voit aussi ces fêtes.
Quand il y a des décos, des bonbons et des costumes partout, forcément on se laisse tenter ! Et pour les commerçants, ça marche : en 2024, les ventes de bonbons ont augmenté de 2,3% par rapport à 2023. 167200 tonnes quand même ! Halloween, fête étrangère, et fête commerciale ? OUI. Mais cela n’empêche pas d’en profiter pour s’amuser !
L’avis du pro des bonbons
Maxime Pait est franco-anglais, et il a créé les boutiques de bonbons anglais Queen & King à Angers, Tours, Rennes ou encore Paris :
« Les Anglais consomment plus de bonbons que nous, ça fait partie de leur culture. Ils ont d’ailleurs des textures et des goûts plus variés : bonbons à la citrouille, à la rhubarbe, au citron vert fourré de chocolat… Qui pétillent dans la bouche comme les Love hearts… »
Les Anglais plus forts en bonbons, et plus forts pour fêter Halloween ? « Il y a un regain d’intérêt pour Halloween en France depuis deux ou trois ans, grâce à la pub et au commerce qu’il y a autour. C’est une manière de faire la fête ! Dans notre boutique on joue le jeu avec des nouveautés et de la décoration. Mais pour nous, c’est toute la période d’octobre à décembre est une période forte pour les ventes. »
+ d’infos : le Jour des Morts au Mexique
Si la fête vient des Celtes, le nom « Halloween » provient du christianisme, avec la déformation de l’expression « All hallow eve’s », la fête de tous les Saints. Un nom équivalent à notre Toussaint en France. La mort rôde de manière lugubre ! C’est différent au Mexique pour le Día de los Muertos : pour ce Jour des Morts, les couleurs sont de sortie, on danse, on chante, on va sur la tombe des disparus pour leur faire des cadeaux. Sur les visages, les maquillages ressemblent à des squelettes, mais c’est une fête très vivante !
A savoir : fêter Halloween de manière écolo, c’est possible !
Le côté fête commerciale et surconsommation, non merci ! Mais on peut s’amuser quand même en fabriquant soi-même son costume par exemple. Il y a bien sûr le drap blanc, qu’on va percer de trous pour jouer au fantôme. On peut aussi prendre tous les vêtements noirs qu’on a dans la penderie : pantalon, t-shirt, pull, blouson, en général il y a de quoi faire ! Avec du carton et de la peinture noire, on se fabrique nos oreilles de chat ou de vampire. Un petit coup de rouge à lèvres au coin des lèvres pour le sang de notre dernière victime, on s’entraîne à marcher et rire de manière diabolique, et c’est parti !
Pas trop bricoleur ? L’autre option est d’acheter ou emprunter un costume d’occasion : au moins on sait qu’on lui donne une seconde vie. Et si on finit par acheter un costume neuf, attention, promettons-nous de le réutiliser l’an prochain !
La déco durable
Toiles d’araignées synthétiques, guirlandes en plastique, non merci ! On sort les ciseaux et on achète du papier orange pour créer nos décos. On peut aussi faire un tour au marché : les citrouilles, potimarrons et autres courges, c’est la saison ! Et avec l’aide des adultes, ça pourrait bien se transformer en repas du soir par la même occasion !
Agenda d’Halloween
Le domaine de Candé pour les frissons, citrouilles au château du Rivau, le château de Gizeux pour remonter aux racines d’Halloween en Écosse, ou encore un escape game qui fait peur à l’Aquarium de Touraine : les lieux culturels et touristiques jouent le jeu d’Halloween pour finir les vacances en beauté ! Même le Centre Aquatique du Lac nous promet des frayeurs vendredi soir jusqu’à 20h45… Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre sélection de sorties de la semaine.







