Annabelle nous donne rendez-vous à Tours Sud, où les six policiers de la brigade équestre de la police municipale de Tours ont leurs bureaux et leurs écuries. Tous les matins, chacun s’occupe de son cheval, vérifie qu’il va bien, le fait s’échauffer et travailler un peu (en s’habituant par exemple aux pancartes ou aux obstacles qu’on croise en ville). Et l’après-midi, en route pour Tours ! La brigade de police à cheval patrouille dans un quartier différent chaque jour.
Mêler l’équitation et la police ? Pour Annabelle, cavalière depuis l’âge de six ans, c’est un rêve devenu réalité ! « Je voulais faire ce métier pour apporter de la sécurité aux citoyens, participer au maintien de l’ordre, et aussi être dans une relation de proximité, d’échange avec la population ». Et justement, ces policiers-cavaliers attirent souvent la sympathie des passants : « en étant à cheval on voit loin, on peut se faufiler dans des lieux inaccessibles aux voitures. Et le cheval est un animal impressionnant qui peut être dissuasif en cas de problème. Mais il encourage aussi les gens à venir facilement vers nous, car ça intrigue ! » raconte Annabelle.
Parcours sans obstacles
Pour devenir policière municipale, elle a suivi un parcours classique. Même si on peut passer le concours en ayant juste son brevet des collèges, elle a préféré passer le bac puis une licence de gestion. Et direction le concours et ses trois épreuves : l’écrit (rédaction d’un rapport et compréhension d’un texte) ; l’oral (culture générale et connaissance de la fonction publique) ; et sport, avec de la course à pied et… natation, car il n’y avait pas d’équitation au programme !
Quant à être femme-policier, ça n’est pas si compliqué qu’il y paraît : « c’est un métier qui s’est féminisé, et ici comme partout dans la société, les clichés s’estompent. Pendant la formation, je me suis rendu compte que j’y arrivais aussi bien que les hommes ! ». Et sur le terrain, comme policière, Annabelle et ses collègues de la police à cheval voient qu’être une femme est parfois rassurant pour certaines victimes, tandis que d’autres personnes préfèrent s’adresser à un homme. Lorsqu’elle patrouille avec son collègue Greg, montés sur leurs chevaux Oumiak et Trésor, c’est donc l’idéal. Mais un duo mixte n’est pas toujours possible, car sur six cavaliers à Tours, il y a cinq femmes ! Alors, qui a dit qu’être policier, c’était pour les garçons ?
Par Emilie Mendonça – article publié dans Fritz nº53