Pas de couronne de princesse sur la tête de Bénédicte Michaud, propriétaire du château de l’Islette à Azay-le-Rideau. Et c’est normal : « la vie de château ne correspond pas à l’image que j’en avais. C’est beaucoup de travail, de responsabilités, les tâches sont nombreuses et variées. Mais je suis aventurière dans l’âme, j’ai grandi en Afrique, donc les défis ne me font pas peur ! »
Les parents de Pierre-André, le mari de Bénédicte, ont acheté le château de l’Islette à Azay-le-Rideau dans les années 1960. À l’époque, il y avait beaucoup de travaux à faire pour le rendre habitable. Et comme Pierre-André y avait passé son enfance, il a repris le château avec enthousiasme avec Bénédicte.
Ouvrir le château de l’Islette au public, c’est du boulot !
Tous les deux ont décidé d’ouvrir le château au public en 2010. Une décision qui permet de rapporter un peu d’argent, et surtout de faire découvrir ce petit bijou. Bénédicte se souvient : « la première ouverture au public a été incroyable pour les gens du coin, car le château était très caché par les arbres donc c’était une vraie découverte pour eux ». Et le monument est intéressant non seulement pour son architecture, mais aussi pour son histoire : la grande sculptrice du XIXe siècle Camille Claudel y a séjourné plusieurs fois avec son amant, le célèbre sculpteur Rodin.
Mais ouvrir le château au public n’est pas une mince affaire, car c’est là qu’habitent Bénédicte, Pierre-André et leurs enfants ! « Nous vivons dedans sept mois par an, et quand nous ouvrons au public nous déménageons nos affaires dans la ferme du château. Ça n’est pas un musée, c’est chez nous ! » C’est pour cela que le 2e étage est fermé à la visite, où la famille a ses habitudes.
Être propriétaire de château, c’est aussi être chef d’entreprise avec du personnel à gérer, mais pas seulement. Bénédicte compose elle-même les bouquets de fleurs qui décorent le bâtiment, qu’il faut aussi entretenir en faisant appel à des artisans. Il y a quelques mois, des journalistes ont traversé le plancher du grenier ! Heureusement, pas de blessés, mais de gros travaux à prévoir, et il faut trouver l’argent pour les financer, ce qui n’est pas toujours simple quand on est propriétaire privé. Après une cagnotte auprès du public, les Michaud ont contacté l’État pour se faire aider. Quant à nous, on peut encore visiter le château de l’Islette à Azay-le-Rideau jusqu’au 30 septembre, avant que la famille Michaud ne vienne s’y réinstaller.
Portrait par Emilie Mendonça, publié dans Fritz nº63.