Se balader en canoë sur la Loire, durant quelques heures, ou même sur le Cher, la Vienne ou l’Indre qui traversent notre département, c’est tentant. Le photographe Erwan Balança et l’aquarelliste Yves Fagniart ont voulu pousser l’aventure un peu plus loin l’année dernière : ils ont descendu la Loire… pendant presque 30 jours ! (27 pour être exacts). Et non seulement ils ont pagayé depuis la ville de Roanne, dans le département de la Loire, jusqu’à Nantes, en Loire-Atlantique, mais ils ont bivouaqué. Le bivouac, c’est le camping en pleine nature, léger, avec une obligation : ne pas déranger les animaux et plantes qui sont là où on s’installe, et ne laisser aucune trace de son passage quand on repart.
L’aventure ? Pas besoin d’aller au bout du monde !
Au lieu de jouer les Indiana Jones et autres Tintin qui partent au bout du monde pour la grande aventure, les deux copains ont donc choisi de vivre un périple à deux pas de chez nous, et de la raconter dans un livre. Alors forcément, on a voulu en savoir plus pour voir si ça pouvait nous inspirer pour vivre nos propres aventures cet été !
« Nos journées étaient à peu près toujours les mêmes : on se levait avant le soleil, vers 5h du matin. J’allais faire des photographies, pendant qu’Yves peignait des aquarelles. Vers 7h ou 7h30 on allumait notre feu pour faire chauffer le café et prendre un gros petit-déjeuner, car après on pagayait de 8h jusqu’à environ 13h. Pause-déjeuner, sieste… Et c’était reparti pour 3h sur l’eau ! Ensuite il fallait trouver un beau lieu pour le bivouac » raconte Erwan.
Et un bon lieu de bivouac, c’est quoi ? Un endroit plat (pour dormir correctement), et où l’eau ne tend pas de piège car la Loire peut être parfois farceuse en remontant par endroits dans la nuit. Et où l’ambiance est tranquille, et pourquoi pas avec du poisson à pêcher à proximité grâce à la canne à pêche emportée dans le canoë ! Car Erwan et Yves ont essayé de se nourrir eux-mêmes au fil du voyage, et de vivre avec le fleuve : « nous avons bu l’eau de la Loire après l’avoir filtrée, nous nous sommes lavés avec l’eau de la Loire. »
Habitué à vivre dans la nature pour son métier de photographe animalier, Erwan sait aussi reconnaître les plantes comestibles, comme l’ortie ou le plantain. Et dans leurs bagages, les deux hommes avaient aussi du riz et des pâtes… Et leur collègue journaliste Catherine Levesque leur a quand même apporté de quoi grignoter et boire un petit verre de vin de temps en temps au fil du voyage !
De belles découvertes…
Qu’est-ce que les deux amis ont appris au cours de cette aventure d’un mois en canoë sur la Loire ? Pas mal de choses, comme faire attention aux remous et contre-courants créés par les piles des ponts. Cela leur a valu de chavirer à Orléans ! Mais ils ont surtout découvert la Loire d’une manière différente de nous : « quand on est sur l’eau, au ras de l’eau, on découvre une autre vie. On avance lentement, on partage la vie du fleuve, et on voit à peine les bâtiments créés par l’Homme au fil du fleuve. » Une vraie parenthèse enchantée, qui nous donne envie d’aller nous balader quelques heures sur l’eau cet été !
Plus d’infos : voyager léger… ou pas !
Le canoë est un moyen de transport depuis des siècles, si on pense aux Indiens d’Amérique qui descendaient les longs fleuves des États-Unis… Mais dans leur embarcation, Yves et Erwan avait du matériel bien plus moderne : des panneaux solaires pour charger les batteries des appareils photos, des drones pour prendre des images vues du ciel, le matériel de peinture d’Yves… et le matériel de camping : tentes, sacs de couchage, gamelles, filtre à eau et canne à pêche. Au total c’était plus de 150kg de matériel ! Comme quoi, partir à l’aventure, ça n’est pas partir les mains dans les poches !
À lire : Au fil de la Loire
Au fil de la Loire c’est un beau livre de 256 pages publié aux Editions Delachaux et Niestlé, avec les textes de Catherine qui racontent l’aventure, les photos d’Erwan et les peintures d’Yves.
Les conseils : bivouaquer comme un pro
Dans leur livre Au fil de la Loire, Erwan et Yves nous donnent toute une liste de matériel à emporter pour bivouaquer lorsqu’on se balade en canoë sur la Loire. Bien sûr il y a les vêtements (le chapeau pour le soleil ou le bonnet pour le froid, la serviette microfibre, les gants, une polaire et un coupe-vent), le matériel de camping (tente, duvet au minimum), et de quoi se faire à manger (gourdes, réchaud à gaz, briquet, couverts, verres, filtres…). Mais on avoue qu’on n’aurait pas penser à emporter une hache, une scie, une pelle ou des mousquetons et de la corde ! Le vrai bivouac suppose en effet de couper une ou deux branches mortes pour faire du feu, d’attacher le canoë pour qu’il ne parte pas à la dérive, ou partir la nuit à la recherche d’un coin pour faire pipi…
Notre conseil à nous : te faire accompagner par un guide qui veillera sur tout cela !
Bon à savoir : où faire du canoë en Touraine ?
En Touraine, tu peux faire du canoë sur la Vienne, la Loire, l’Indre ou le Cher. Plusieurs entreprises proposent la location de canoë d’avril à septembre. Voici nos bonnes adresses pour partir à l’aventure quelques heures, une journée ou deux jours avec la nuit en bivouac, en compagnie d’un guide :
Canoë Company à Civray-de-Touraine propose des balades sur le Cher, vers le château de Chenonceau, et sur la Loire. Les infos sur www.canoe-company.fr.
Kayak Family à Chisseaux et Aventure Canoë à Chenonceaux proposent aussi des balades vers le château et ses arches qui enjambent le Cher.
D’autres endroits sympas : Chinon Canoë (à Chinon sur la Vienne), Loire Aventure (à Amboise sur la Loire), et Cultu’raids à Loches pour naviguer sur l’Indre.
Pour ne pas trop ramer en canoë sur la Loire ou d’autres cours d’eau
« Ramer » ça veut aussi dire galérer, être dans une situation difficile… Et c’est vrai qu’il y a quelques astuces pour pagayer correctement en canoë ! A bord, chacun sa mission : c’est celui qui est derrière qui gère la direction du bateau. Les deux pagayeurs doivent être synchronisés pour avancer efficacement. Et il faut avoir les yeux grands ouverts pour repérer les obstacles.
Clic-clac
Envie de prendre de belles photos d’animaux ? Erwan te conseille de te lever tôt le matin, à l’heure où les animaux se réveillent et où moins d’humains les dérangent. Le mot d’ordre : la patience ! « Il ne faut pas hésiter à aller souvent au même endroit observer les animaux pour comprendre leur rythme, avant d’essayer de les prendre en photo. »