Pas facile de convaincre les membres d’un chœur de prendre la parole en solo !

Pour les 40 ans du Chœur de l’Opéra de Tours, Véronique s’est prêtée au jeu.

Le 13 avril dernier, le rideau s’est levé à l’Opéra de Tours pour découvrir le Chœur de l’Opéra, qui donnait un concert spécial pour ses quarante ans d’existence : « voir la salle pleine, c’était une émotion forte pour mes collègues et moi. Un magnifique cadeau. On avait envie de se surpasser ! ». Véronique a encore de l’émotion dans la voix en parlant de ce concert. La voix,justement, c’est son instrument, depuis plus de vingt ans. Et c’est ce qui lui plaît ! Si, enfant, elle avait appris le violon, c’est bien le chant qu’elle a choisi quand elle s’est remise à la musique à l’âge adulte, après une longue coupure. « Je trouvais ça fascinant de ne pas avoir un étui avec un instrument avec moi, et que mon corps soit mon instrument ».

Tout comme un pianiste fait des gammes pour s’entraîner et ne pas perdre la main, une chanteuse du Chœur de l’Opéra de Tours doit s’exercer régulièrement. Pour Véronique, c’est un peu comme si les treize membres permanents du chœur étaient des sportifs de haut niveau. « On vient travailler tous les jours. Lorsque c’est une période de concerts, on les prépare. Et le reste du temps, on vient déchiffrer des partitions, apprendre par cœur, travailler les nuances, et s’entraîner à chanter ensemble ». Pas de marathon sans entraînement à la course à pied, pas de concert sans répéter toute l’année !

Mais si en course à pied on est en solo, ce qui passionne Véronique dans son métier, c’est le collectif : « quand j’ai passé les auditions du Conservatoire de Rouen, à l’âge adulte, c’était déjà dans l’idée d’intégrer un chœur. Chanter à plusieurs, être en permanence à l’écoute des autres, travailler ensemble de manière rigoureuse pour mélanger nos voix, c’est ce qui m’a toujours plu ». Lorsque Véronique a été recrutée au Chœur de l’Opéra de Tours en 1994, c’était donc un rêve qui devenait réalité. Un rêve pas simple à réaliser : pour entrer au Conservatoire, elle a dû travailler d’arrache-pied avec sa maman prof de piano, puis elle a suivi plusieurs années d’études musicales tout en travaillant la journée dans une banque. Sacré emploi du temps !Mais les eff orts et sacrifi ces ont été récompensés, et aujourd’hui, qu’elle chante dans des crèches, des écoles ou à l’Opéra, Véronique y prend le même plaisir : celui du partage avec les autres, sur scène et dans le public.